DSI ou DOSI ? oui, mais encore ?

Frédéric Lallemand, vous êtes consultant en Organisation et Système d’Information. Vous proposez aux entreprises d’« externaliser leur DSI ».

Avant tout, qu’est-ce que la DSI?

Fréderic Lallemand – We Think We Do : En fait, plutôt que DSI, je dirais de DOSI… qui signifierait Direction de l’Organisation et du Système d’Information. A mon sens, aujourd’hui, les deux sont clairement indissociables. En effet, une modification de l’organisation d’un service a des effets immédiats sur l’ensemble du système d’information de celui-ci. A l’inverse, une évolution du système d’information dans une entreprise impacte aussitôt l’organisation de celle-ci. Il n’est plus question de séparer les ressources humaines et les moyens technologiques. Les deux sont complémentaires et essentiels l’un à l’autre. Il est obligatoire d’avoir une vision globale des deux.

Mais concrètement, à quoi cela sert-il?

Fréderic Lallemand – We Think We Do: C’est une équipe, une organisation, un département, un service… en charge d’anticiper les évolutions imposées par la stratégie de l’entreprise en proposant une stratégie de l’information impliquant une mise en cohérence entre les ressources humaines et les ressources technologiques.

« Le » DSI, Directeur des Systèmes d’Informations ou DOSI – si on suit ma logique – Directeur Organisation et Système d’Information, pilote cette organisation et réfère directement auprès de la direction générale de l’entreprise.

Quelles sont les clés d’une bonne DSI/DOSI ou d’un bon DSI/DOSI ?

Fréderic Lallemand – We Think We Do: Le métier a bien changé depuis 10 ans. Il est primordial de mener une approche transversale et surtout qui ne soit plus uniquement concentrée sur les aspects techniques et matériels. La DSI/DOSI doit accompagner les autres départements métiers ou services de l’entreprise. Elle doit surtout être, avant tout, une force de proposition. C’est elle qui anticipe et préconise de nouveaux usages qui vont fournir un avantage concurrentiel aux métiers dans la relation client, les achats, la R&D, la production, la chaine logistique ou la finance. Il est essentiel que la DSI/DOSI possède une parfaite connaissance des process métiers de l’entreprise. C’est là, son véritable atout.

Peut-on l’externaliser et si oui, pourquoi ?

Fréderic Lallemand – We Think We Do: Oui, il est tout à fait possible d’externaliser une DSI/DOSI. C’est même tout à fait conseillé.  Certaines PME qui croissent vite ont rapidement besoin d’un DSI/DOSI pour accompagner le développement de leur entreprise. Mais l’embauche d’un DSI/DOSI représente une charge forte pour l’entreprise. La solution est d’avoir recours à un DSI/DOSI externalisé ou en faisant appel à lui en tant que manager de transition pour les évolutions majeures pour ses projets ERP ou CRM par exemple.

D’autant que le fait d’associer un DSI/DOSI externalisé à une ressource propre de l’entreprise comme à un jeune diplômé Ingénieur en Informatique apporte une cohérence sur les enjeux purement stratégiques en associant à la fois l’expérience du DSI/DOSI externalisé et la maîtrise des technologies récentes du jeune diplômé. Sur le plan purement économique, on se rend compte qu’à partir de 10 mois de travail en binôme à raison d’une temps de présence d’environ 1 à 1,5 jour par semaine pour le DSI/DOSI revient moins cher que le recrutement d’une ressource plus expérimentée, qu’il faut en outre alimenter en projets, former et faire évoluer… sans oublier le risque d’un mauvais recrutement ou d’une mauvaise intégration dans l’entreprise. Sur le point de vue des ressources humaines, le binôme apporte au jeune diplômé une formation continue par l’intermédiaire d’un transfert de compétences et d’expérience régulier assuré par le DSI/DOSI, tuteur de haut niveau dans ce contexte.

Avez-vous en tête un exemple d’impact sur l’organisation que vous ayez pu proposer?

Fréderic Lallemand – We Think We Do: Nous avons mis en place un process annuel et semestriel de prévision des ventes dans l’entreprise X. Cela nous a permis à la fois de piloter la performance commerciale avec des objectifs construits à partir des prévisions du terrain, et d’anticiper les productions et les achats globaux en exploitant ces prévisions dans des modules de calculs de besoin nets (CBN-MRP). L’impact sur l’organisation a été important du fait du changement de l’approche commerciale. Depuis, les commandes sont livrées plus rapidement grâce à des stocks de sécurités optimisés et ciblés. Les achats sont négociés plus globalement, ce qui a généré immédiatement des bénéfices directs sur chaque produit vendu.

Et vous, dans votre entreprise, la DSI/DOSI est intégrée ou externalisée?

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